Crédit Photos : Frédéric Lefèbvre
Le premier tiers de la saison vient d’être franchi et la tendance de ce championnat est toujours aussi difficile à lire, même si dans le bas du classement le duo Istres-Teyran commence prendre du retard. Le CSMP a enfin connu une issue bénéfique dans un match serré, lorsque Draguignan de son côté a remporté un choc de cadors. Enfin la surprise ardéchoise de Guilherand-Granges continue son épatante acclimatation à la N2. Retour sur les six rencontres de cette 8ème journée de la poule 6.
PAUC² 34 – 30 AS Monaco HB
Match de référence pour le PAUC à domicile qui fait tomber le leader monégasque, pris de cours par la cadence intensive des jeunes du centre de formation provençal. La première période voit un choc serré se mettre en place : la rapidité du duo aixois Porte–Boyon se confronte aux costauds Gomis et Nivore, qui font parler les bras de loin.
La seconde part sur les mêmes bases mais les Aixois de De Samie accélèrent au bout de dix minutes en seconde période où Armand Gomis limite la casse pour les Monégasques qui ne trouvent guère les solutions face à Porte qui augmente la marque (26-23, 48′). 5 minutes qui suffiront au bonheur des locaux puisque cet écart est le seul fait pendant la partie et à la fin cela apporte les 3 points.
La qualité du collectif a donc payé pour le PAUC qui garde le +4 à la fin. « Ce match est un vrai aboutissement collectif, on est resté calme pour arracher la victoire. On est en haut du classement et cela fait du bien aux relations inter-joueurs » analyse Boyon, dans un match où ils étaient toujours privés de Quintin leur capitaine.
ASBTP Nice 25 – 31 St Raphaël²
Faire de lance de l’équipe réserve du SRVHB, les attaques rapides des visiteurs ont complètement déboulonnées la formation niçoise qui décidément n’y arrive pas cette saison. Et cela s’est vérifié dès l’entame de match car aux Eucalyptus, gonflé à bloc derrière son équipe pour l’occasion, Saint-Raphaël commence tambour battant et aligne les contre-attaques pour faire l’écart au score (1-8, 7‘ ). Le retour du pivot Timmy Petit (5 buts), absent 4 matches pour causes de suspension, en poste de numéro 3 bas de la défense consolide un bloc défensif des Varois qui facilite les arrêts de Quatrevaux (16 arrêts) pour virer en tête à la pause avec un matelas d’avance (13-18, 30′), sur un dernier but de Vojinovic bien en jambe dans ce premier acte.
La seconde période voit les Raphaëlois tenir les Niçois à distance réglementaire malgré l’entrée fulgurante de Louis David (4/5 en deuxième période) pour les Aiglons. Après un premier rapprochement de l’escouade de Gervais à 3 buts avec un public des Eucalyptus qui y croit à nouveau, les Niçois se font de nouveau punir par la vitesse et la sérénité de la jeunesse raphaëloise et Paschal crée un nouvel écart (21-27, 50′). A cet instant les solutions trouvées par les hommes de Vojinovic depuis le début sont moins fréquentes et le BTP Nice ne se voue pas vaincu avec l’inévitable Krai qui vient ramener son équipe de nouveau à 3 longueurs à l’entrée du money-time (25-28, 55′).
Mais ce dernier est finalement favorable à la jeunesse avec un nouvel arrêt à 6 mètres du capitaine et gardien de Saint–Raphaël Quatrevaux pour stopper le suspense (25-31,60′). Le portier des Varois témoigne d’ailleurs de la victoire : « L’équipe a retrouvé sa vraie plus-value dès les premières minutes, la défense. Et quand ça se passe comme cela, l’équipe en face a plus de réticence à venir attaquer et nous on prend confiance. C’était notre faiblesse sur les derniers matches et là on en a fait une force ». D’autant plus que Quatrevaux a fait sa partie, seul, car Valentin Gouy l’autre portier était blessé. La réserve de Saint–Raphaël se donne un peu d’air au classement alors que Nice coince toujours dans ce début de saison.
Guilherand Granges 30 – 23 Villeneuve Loubet
C’était le match à suivre du week-end et une nouvelle fois les Grangeois ont su enflammer leur centre omnisports pour venir à bout de la formation rodée de Sylvain Fresu. Dès le début Rajkovic (16 arrêts), à la parade donne le rythme d’une première période éclatante pour le HBGG où la légèreté et la virtuosité portent les joueurs du HBGG dans ce début de match (7-4, 11′). Dans la continuité, la muraille jaune et verte prend totalement le dessus sur les attaquants maralpins et crée l’écart avec un Rajkovic qui, lorsque sa défense est passée, ferme la baraque que seul Petitjean (4buts) arrive à percer quelques fois.
De l’autre côté du parquet, Beaucourt (13 buts) fait trembler les filets de Saaidi (12 arrêts) porteur d’un chasuble rouge pour ne pas se morfondre avec le corps arbitral, avec légèreté, par roucoulette ou tir à la hanche catapulté en lucarne. Mais c’est surtout ce bloc défensif qui se dresse devant les joueurs de Fresu qui fait que la première période tourne à la réussite totale pour le HBGG (14-9, 30′). C’est sur cet air positif de fougue que les Grangeois commencent la seconde pour mettre à mal petit à petit Villeneuve-Loubet, pris par la vitesse du 7 des locaux, qui par un récital collectif et un arrêt de Rajkovic de la tête au passage, se détache de tout retour… ou quasiment (20-9, 37′).
Mais ce match n’est pas un long fleuve tranquille et les partenaires du capitaine Lacolare signe leur retour en infligeants un 6-0 du fait d’une prise en double strict des attaquants ardéchois (20-15, 42′). Le coup fatal des locaux est l’œuvre alors de l’entrant Pontier qui enchaîne les réalisations sur l’aile et laisse place à une fin de match plus classique où le tableau d’affichage se stabilise (30-23, 60′) jusqu’au buzzer où les locaux laissent éclater leur joie en remerciant le public. « On est placé dans le bon wagon de cette poule homogène et d’accrocher une victoire comme celle-là à notre tableau de chasse est de bon augure pour la suite » souligne Héritier, le technicien du HBGG. Villeneuve-Loubet de son côté fait le yoyo, à l’image de l’esprit général de la poule.
Draguignan 32 – 31 Châteauneuf
59ème minute au gymnase Chabran. Franck Laux se présente au jet de sept mètres, à 100 % de réussite dans cet exercice jusque-là, face à Desgeorges qui reste sur le terrain alors qu’il avait laissé son homologue dans les précédents. Le tir part à mi-hauteur et le portier de Draguignan est à la parade mais sur la suite de l’action, un cafouillage se crée et Laux a une seconde tentative au buzzer et sur un neuf mètres cette fois-ci. Un tir qui part tout droit vers la lucarne où la main ferme de Degeorges est encore là pour stopper toute illusion châteauneuvaise (32-31).
Mais l’histoire de ce match ne se résume pas qu’à cela puisque Draguignan a largement dominé la première période (18-13). Et la différence est flagrante au début avec un Aurélien Abily qui, lorsqu’il est à 100 % physiquement comme samedi, « est sur une autre planète » d’après le coach adverse Helmrich face un CHB venu en comité réduit en terre varoise (8 joueurs et 2 gardiens) avec Gonzales suspendu et des blessures pour Garcia et Buggeai. Sauf que les Dracénois bafouillent leur handball et le CHB revient petit à petit jusqu’à recoller à 31 partout à 3 minutes du terme alors qu’ils étaient derrière depuis la deuxième minute.
Et là sort le bras magique de Aurélien Abily pour clore le score avec autant de talent qu’il a eu pour ouvrir ce tableau d’affichage près d’une heure auparavant (32-31, 58′). C’en suivra deux minutes de folie avec la double parade de Desgeorges. « On ne méritait pas quelque chose d’autre que la victoire dans ce match, évoque ce dernier. Mais on voit que chaque match est serré et on sait que si prend du plaisir à chaque rencontre entre nous, la saison peut très bien se passer. » Encore plus quand on sait que pour l’instant le capitaine Llalta est blessé à la cheville.
Teyran 31 – 32 Marseille
Un match à 21 heures n’est jamais facile à gérer pour les équipes qui se déplacent. Et Marseille est arrivé trop tôt en terre héraultaise ce qui lui a coûté le début de match (12-7, 16′) dans le petit gymnase de Teyran. Puis le travail des Marseillais à l’entrainement commence à payer et les ballons sont montés avec de la vitesse et des finisseurs comme Morel (10 buts) en forme et Nicolini à la parade qui fait revenir le CSMP à la pause (18-18, 30′).
Au retour, le duo prolifique Grébille–Dornois, qui mettent plus de la moitié des buts teyrannais depuis le début de la saison, et qui les porte jusqu’à bien dominer comptablement le match à l’entrée du money-time (27-24, 50′). Mais l’écart en faveur des locaux ne se réduit pas jusqu’à 3 petites minutes de la fin (31-28), moment où Morel sort de sa boite et marque deux fois coup sur coup pour que son équipe revienne à 1 longueur avant un temps-mort salvateur à 1 minute du terme avec comme consigne de mettre Luca Porte sur orbite de loin.
Plan parfait pour le jeune arrière gauche qui marque son 2ème but de la soirée, avant que sur un contre éclair, la belle histoire de Baptiste Imbert, le -18 de l’équipe, ne vienne donner la victoire aux siens à 3 secondes de la fin. Un final hitchcockien où Teyran peut se dire que l’apprentissage de la N2 est difficile.
Pour le CSMP, les joueurs de Perin sont ressuscités. « C’est un type de match que l’on perdait en début de saison, on s’expérimente déjà même si on doit gagner plus largement avec un début de match catastrophique exprime Maxime Morel. Cela a tourné enfin de notre côté ! » Une résurrection pour les hommes de la cité de la Bonne-Mère !
US Crauroise 30 – 26 Istres²
A voir le 1er quart d’heure, on se dit que les Istréens vont récupérer déjà des points que la FFHB leur ont enlevé la semaine passée (3-8, 14′). Avec leur vitesse et la fougue de la jeunesse, les coéquipiers de Hubert en grande forme sur les premiers instants décollent au score face aux rouages plus âgés des Craurois.
Mais ces vieux briscards s’adaptent à toute épreuve et sans s’affoler, ils recollent à la marque juste avant la pause en enlevant la défense étagée et avec Allouche en attaque et Felici avec des arrêts à 6 mètres dans ses bois, très inspirés (12-12, mi-temps). Bertrand et Guilloteau répondent aux ailiers istréens Jund et Lozano au début de seconde période jusqu’à cette fameuse 40ème minutes où sous l’impulsion d’Allouche encore lui, les Varois s’échappent et se mettent à l’abri pour finalement s’imposer à domicile alors que pourtant leur gymnase ne leur portait pas particulièrement bonheur depuis le début de saison.
Présent dans le quatuor de tête avec 18 points, le capitaine Guilloteau analyse cette rencontre à l’issue favorable pour son équipe : « Il ne fallait pas avoir un second passage à vide dans le match après les bévues de l’entame de la rencontre. Franchement je suis content qu’on ait gagné chez nous avec le public qui répond présent depuis le début de la saison, on leur devait bien ça ! » Les Craurois finiront l’année civile dans leur gymnase d’ailleurs face à la réserve de Saint-Raphaël. Une autre opportunité de régaler leurs fans.